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Victor-Ernest NESSLER (1841-1890)
Le fils de Pasteur qui devient compositeur...

par Philippe SCHULTZ

Sans doute que son lointain lien de parenté avec le grand Beethoven dont il est, de par sa mère, cousin au 10ème degré, n’est pas totalement étranger à ce don pour la musique !

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C’est en 1848 que le pasteur Nessler prend ses fonctions à Barr. La famille s’installe au presbytère et y demeurera jusqu’à la mort du pasteur, en 1883.

Victor passe 6 années de sa tendre jeunesse à Barr, tout en apprenant le piano avec l’organiste local. Il se lie d’amitié avec Edouard Schuré qui a le même âge que lui. Ils parcourent ensemble, avec sa sœur Mathilde, le pays de Barr, ses forêts, ses collines et châteaux. Bien plus tard, il aimera se souvenir de ces belles années barroises.  

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En 1854, Victor entre au gymnase protestant de Strasbourg. Son père le prédestine à la voie pastorale, comme son frère ainé Charles. Mais Victor ne rêve que de musique ! Il joue du piano, compose des chants et met en musique des psaumes qui seront exécutés par une chorale strasbourgeoise dont il est membre. Il connait ainsi ses premiers succès qui lui rapporteront la somme de 700 francs qu’il enverra sans hésiter à la Ville de Barr, pour les pauvres !

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A 20 ans, en 1861, il entre à la faculté protestante de Strasbourg. Dès 1864, le théâtre de Strasbourg joue son premier opéra : Fleurette. C’est un succès ! Victor est face au choix de sa vie… Il ne sera pas pasteur ! Il décide de se consacrer entièrement à sa passion et s’installe la même année à Leipzig, en Allemagne, alors véritable haut-lieu de la musique.  

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A Leipzig, Victor se perfectionne au piano, dirige des chœurs d’hommes et compose. Imprégné de la double culture française et allemande, il finit par s’y sentir bien, malgré quelques difficultés à s’adapter à la vie en pays Saxon. Mais son cœur restera attaché à la France.

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Victor progresse, car il est un infatigable travailleur ! Il compose des chœurs, des Lieds, des opéras et opérettes. En 1879 il obtient son premier grand succès en Allemagne : un opéra en 5 actes : le « Rattenfänger von Hameln ». Si l’œuvre ne rencontre que peu d’intérêt en France, elle sera néanmoins interprétée à Londres.  Victor sera très heureux et fier d’apprendre que ses parents et sa sœur aient pu assister à sa représentation à Strasbourg, en 1880.

En 1884, Victor arrive au sommet de sa gloire.  Son Opéra, dans la pure tradition romantique allemande, : « der Trompeter von Säckingen », composé sur un livret de Bunge, connait un succès immense. Il sera joué des centaines de fois. Le grand Gustave Mahler le dirigera même à Prague, en 1885. A Strasbourg, il sera à l’affiche une trentaine de fois, entre 1889 et 1910.

 

Admirant plus que tout le grand Wagner qu'il avait rencontré en 1871, Victor Nessler rentre à Strasbourg en 1884. Mai l'immense succès de son meilleur opéra se traduira, pour lui, en une pression énorme...

 

Désormais, il lui faudra composer à l'égal des grands de l'époque !  Malheureusement, les deux œuvres qui suivront seront de cinglants échecs. Les critiques ne l'épargneront guère, ce qui le meurtrira profondément.

 

Victor Nessler meurt le 28 mai 1890, à l'âge de 49 ans. Ses obsèques, présidées par le maire de Strasbourg, furent grandioses et émouvantes. Il repose désormais au cimetière St-Gall de Koenigshoffen, aux côtés de son petit-fils et de sa femme Julie. 

 

Une souscription publique fut lancée par ses amis, ce qui permit l'inauguration, en 1895, d'un imposant buste en bronze sur socle en grès rouge, œuvre du sculpteur Marzolff et de l'architecte Hurg, en face du pavillon Joséphine du parc de l'Orangerie, à Strasbourg.

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Des rues portent le nom de Victor Nessler à Strasbourg, Barr et Baldenheim, son village natal, où l'on peut également contempler une jolie sculpture, plus contemporaine, représentant le compositeur pensif et inspiré par le fameux trompettiste héros de son opéra.

 

D'aucuns prétendent que la mélodie phare de cet opéra "der Trompeter von Säckingen" qui fit sa renommée, "Behüt'dich Gott" (Que Dieu te protège), lui fut inspirée dans le jardin du presbytère de Barr, peu de temps avant son départ pour Leipzig.

 

D'autres estiment qu'il ne s'agit-là que d'une légende...

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Personne, toutefois, ne pourra nier l'influence, sur sa personnalité et son œuvre, de ces belles années passées à Barr ! 

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Victor Nessler est né le 28 janvier 1841 à Baldenheim (67).

 

C’est là qu’il passe les premières années de son enfance, à l’ombre du clocher de l’église dont son père Charles est le pasteur.

 

Dès l’âge de quatre ans, il fait preuve d’un véritable talent pour la musique, jouant au piano en suivant simplement son instinct musical.

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Baldenheim - presbytère - maison natale

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Barr- Presbytère

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Baldenheim - place de la mairie

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Strasbourg - Orangerie

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Strasbourg - Cimetière St-Gall (Koenigshoffen) - section 6-1-2

Sources : Gabriel Braeuner - Le compositeur Victor Nessler (1841-1890) - De la gloire à l'oubli (2017)
https://www.histoires-alsace.com/category/cites-hommes/portraits/page/2/

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Henri Gachot - Strasbourg - Annuaire de la Société d'Hstoire et d'Archéologie de Dambach-la-Ville - Barr et Obernai (1980)

Claude-Charlier https://www.musicologie.org/Biographies/n/nessler_viktor.html

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