Quelques grands incendies à Barr et environs
par Philippe SCHULTZ
Les plus grands incendies connus ayant ravagé notre cité ou ses proches alentours remontent aux XVIème et XVIIème siècles. Ainsi, les « Témoignages de Speckle » cités par Gyss dans « Der Odilienberg 1874 » nous relatent deux sinistres mémorables ayant détruit, en 1542, l’abbaye de Niedermunster et, en 1546 celle du Mont Sainte-Odile. Ce dernier aurait pris de telles proportions, détruisant l’ensemble des bâtiments y compris l’église et le cloître, qu’il fut visible dans tout le pays, depuis Bâle et la Forêt-Noire, jusqu’à Rastatt. Un feu de forêt devait réserver le même sort à l’abbaye, en 1681.
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J.A Silbermann nous conte dans son ouvrage « Beschreibung von Hohenburg oder Sankt Odilienberg sammt Umgebung », paru aux éditions Strobel en 1835, la destruction de Barr par le Cardinal de Lorraine, lors de la guerre des Evêques ! Furent incendiés le 23 août 1592, le château ainsi que 70 maisons. Le même auteur, nous relate le témoignage d’un certain Joachim Richshoffer, ancien bailli de Barr :
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« Le 9 novembre 1678, Barr fut incendié à un tel point, exception faite de l’église, de la Vallée et de quelques rares maisons, qu’aucune goutte de vin, ni même une douve ne furent épargnées et que le verre des vitres fondit sous la chaleur."
Ce sont les troupes du roi Louis XIV qui incendièrent Barr, en représailles à la mort d’un de leurs officiers, provoquée par un tonnelier barrois.
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Barr brûla pendant 4 jours et tout ou presque était à rebâtir. La rue Neuve fut ainsi reconstruite, d’où son nom. Afin d’être plus efficace dans la lutte contre les incendies, les autorités imposèrent la création de passages destinés à assurer un effet coupe-feu et rejoindre le plus directement possible la Kirneck, afin d’y puiser l’eau d’extinction.
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Ce qui est connu aujourd’hui comme une ruelle étroite permettant d’accéder au parking Stahl (entre les 26 et 28 rue Neuve), n’est autre qu’un « Firgassel » (passage de feu) permettant aussi, plus accessoirement, l’écoulement des eaux usées vers la rivière. Comme quoi la prévention contre l’incendie existait déjà au 17ème siècle !
De nombreuses mesures de prévention contre l’incendie furent édictées aux habitants durant les siècles derniers. Ainsi, une délibération départementale de 1797 imposait le ramonage des cheminées et le nettoyage des fours, jusqu’à quatre fois par an. En 1818, le maire de Barr propose, suite à des incendies importants s’étant déclarés dans un court laps de temps dans les communes voisines, de préparer, dans une cuve d’un hectolitre de contenance, une solution d’eau alcaline et de placer cette cuve en un lieu non sujet au gel.
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Dans la nuit du 6 au 7 janvier 1821, un incendie d’une rare violence détruit trois maisons d’habitation. Les familles sinistrées se tournent vers la charité publique. Le maire Taufflieb décide alors de lancer une souscription dont le bénéfice sera versé aux familles sinistrées, par le percepteur local. Les premières assurances contre l’incendie ne virent le jour qu’à partir de la seconde moitié du XIXème siècle.
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Ce n’est qu’en 1898 que la Ville de Barr s’équipe d’un réseau d’eau et un nombre important de bouches d’incendies sur la voie publique. La même année, trois maisons d’habitation sont détruites par le feu, rue des Cigognes.
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Plusieurs incendies importants marqueront le début du XXème siècle, notamment dans les années 1930 à 1940. On peut citer la fabrique de meubles Acker, les tanneries Dreyfuss, la scierie Koessler-Ferrenbach, la filature de Barr, la scierie Bossert, l’usine Moïse et les tanneries Dietz.
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Les combats de la Libération de Barr, les 28 et 29 novembre 1944, ont provoqué de nombreux incendies, dont celui de la mairie, des immeubles Kormann, Faudy, Iller, Stoffel, Gillmann, Weissheyer ainsi que d’une annexe de l’hôpital. Ils furent maîtrisés dans des conditions particulièrement difficiles, au cœur des combats.
Un passage de feu "Firgassel" dans la rue Neuve
La mairie, 29 novembre 1944
Immeubles Gillmann et Weysheyer 29/11/44
Villa Stoffel 29/11/44
1926 - L'incendie de la scierie Koessler-Ferrenbach
La scierie de Barr détruite par un incendie
BARR, 27 septembre 1926
Aujourd'hui, vers midi, un incendie s'est soudainement déclaré dans la scierie et la fabrique de semelles de galoches Koessler et Ferrenbach, située dans la vallée de Barr, pour des raisons non encore déterminées, et s'est rapidement propagé à l'ensemble de la scierie.
Bien que les pompiers de Barr soient arrivés sur les lieux dès le début de l'incendie et qu'ils aient lutté avec détermination contre le feu, ils n'ont pas pu empêcher que l'ensemble de cette scierie, y compris la maison d'habitation encore neuve, soit entièrement détruite par les flammes. Le dépôt de bois a été épargné par le feu. Les dommages s'élèvent à au moins 300 000 francs et ne seraient que partiellement couverts par l'assurance.
La scierie Koessler-Ferrenbach façonnait entre autres des semelles en bois qui alimentaient les nombreux ateliers de galochiers de Barr et environs
BARR, 30 septembre 1926
L'enquête sur la cause de l'incendie et l'estimation des dégâts à la scierie Kessler-Ferrenbach est actuellement menée par un expert. Les dommages aux bâtiments et aux stocks de bois ravagés par les flammes avoisinent les 300 000 francs. L'incendie a également touché indirectement les fabricants de galoches de Barr et des environs, pour lesquels la scierie avait en commande des milliers de semelles en bois façonnées, qui ont été détruites par le feu.
Source : Der Elsässer septembre 1926
1928 - Incendie de l'église de Gertwiller causé par la foudre.
La foudre a mis le feu à la tour de notre église le soir de l'Ascension. Le feu ne se propagea d'abord que lentement, mais nos pompiers, qui luttaient dangereusement depuis le toit de l'église, eurent longtemps les plus grandes difficultés à le maîtriser lorsqu'il eut atteint la charpente en chêne de la tour.
Finalement, les pompiers, montés sur une grande échelle placée sur le toit de l'église, ont atteint la partie inférieure du clocher avec leurs haches et ont ainsi pu combattre les flammes avec plus d'efficacité. L'église, qui a perdu sa fière tour et ses cloches, a été très endommagée par l'eau.
D'autres détails
Lors d'un orage survenu ici le jeudi soir à 7 heures, la foudre est tombée sur le clocher de l'église qui s'est lentement embrasé, mais vers 8 heures, malgré l'intervention immédiate de notre corps de pompiers, il était en flammes. Le feu, qui au début était difficile à combattre dans le clocher de 45 mètres de haut, car la pression de l'eau n'était pas suffisante pour cette hauteur, avait bientôt fait chuter les cloches qui avaient beaucoup souffert de la fournaise.
Depuis le toit de l'église, nos pompiers ont tenté de combattre le feu, au risque de voir la charpente en feu de la tour leur s'effondrer sur eux. Tout leur périlleux travail semblait vain, jusqu'à ce qu'ils parviennent finalement à se frayer un accès depuis le toit de l'église à l'aide d'une échelle et de leurs haches. Même de là, les flammes ne pouvaient pas être endiguées, mais l'église, qui avait pourtant subi de gros dégâts dus à l'eau, était ainsi sauvée. Les bâtiments voisins ont également été épargnés. Heureusement que le vent s'est calmé, sinon l'incendie aurait pu être une catastrophe pour notre village, vu le jaillissement des étincelles de la charpente massive de la tour.
Nos pompiers ont lutté avec courage. Ils ont combattu le feu du mieux qu'ils ont pu et, sur le toit de l'église, ils risquaient constamment d'être écrasés par la chute de la poutraison de la tour. Ils étaient soutenus dans leur travail par les pompiers de Bourgheim, qui utilisaient pour la première fois leur nouvelle motopompe. C'est ainsi que l'on s'est attaqué au feu qui, pendant longtemps, n'a pas pu être combattu par la seule force de l'eau, en utilisant la canalisation et l'eau du Kirneck. L'eau du ruisseau a également été acheminée par charrettes jusqu'au foyer de l'incendie. L'église, gravement endommagée par l'incendie, sert de lieu de culte simultané pour nos deux confessions. Elle a été récemment restaurée, mais n'avait pas de paratonnerre.
Source: La République de Strasbourg.
1928-05-19.
Remarquez les deux pompiers qui luttent contre l'incendie au péril de leur vie en équilibre précaire sur le faîte du toit de l'église.
GERTWILLER, le 21 mai 1928
En ce qui concerne la destruction de l'église par la foudre, nous apprenons les détails suivants : l'incendie dans le clocher de l'église, provoqué par la foudre, a heureusement été constaté instantanément, de sorte que les pompiers locaux et ceux de Bourgheim ont pu être alertés sans délai et se sont unis pour commencer les opérations de lutte contre le feu. La motopompe des pompiers de Bourgheim a rendu de grands services.
La partie supérieure de la tour a été la proie des flammes et toute l'église, qui avait été restaurée il y a deux ans seulement, a beaucoup souffert de l'eau. Des mains secourables avaient évacué à temps les objets liturgiques du chœur et enlevé les autels avant que des débris ne s'effondrent et ne causent des dégâts. Le coq massif est tombé de la flèche du clocher dans le chœur, entraînant dans sa chute la lampe contenant la lumière éternelle. De plus, la petite cloche de la tour est tombée, mais heureusement sur le plancher intermédiaire, de sorte que les deux plus grosses cloches, suspendues plus bas, n'ont pas subi de dommages. Les braises du feu firent fondre la petite cloche et le métal précieux goutta dans l'église.
Au matin, le clergé et les fidèles étaient profondément attristés devant le lieu de culte détruit, qui est encore l'une des rares églises mixtes d'Alsace servant aux deux confessions pour la célébration des offices. L'incendie, qui avait mis toute la communauté sous tension, était également visible loin à la ronde. A Barr, la population s'est précipitée sur la place de la Mairie où se tenait dans l'après-midi la fête de mai des associations paroissiales protestantes, jusqu'à ce que la pluie d'orage vienne interrompre la manifestation. De nombreuses personnes se sont également rendues sur le lieu de l'incendie et les pompiers de Barr étaient également prêts à intervenir.
Ce triste événement de l'Ascension 1928 restera longtemps dans les mémoires.
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Source : L'Alsacien. 1928-05-22
1928 - l'incendie de la villa Moïse
Un incendie cause pour quelques centaines de mille francs de dégâts.
Dimanche soir, peu après 17 heures, un incendie éclata dans la villa de M. Alfred Moïse. L’alarme fut immédiatement donnée, mais personne n’étant à la maison, on dut enfoncer les portes d’entrée. De plus, par un hasard malheureux, les hydrants installés dans la maison même ne fonctionnaient pas, l’eau étant coupée à la cave ce que personne ne savait.
On dut donc attendre l’arrivée des pompiers, qui furent sur les lieux très rapidement secondés par leurs collègues de Gertwiller, Heiligenstein et Mittelbergheim. Sous le commandement du capitaine Auguste Dietz, les pompiers parvinrent à maîtriser, après trois heures de travail acharné, le feu qui s’était étendu très rapidement sur tout le toit.
Les dégâts sont très considérables surtout ceux causés par les quantités énormes d’eau qui durent être déversées sur le brasier. On ne peut encore évaluer exactement avant que tous les travaux de déblaiement aient été faits, mais il semble s’élever à plusieurs centaines de milliers de francs.
Les causes de l’incendie n’ont encore pu être déterminées : le sinistre peut être dû à un feu de cheminée ou à un court-circuit, qui se serait produit dans un boîtier électrique installé au grenier.
Villa Moïse avenue Marcel Krieg
Source : Journal d'Alsace. 1928-12-04
1933 - L'incendie de l'usine Moïse
Incendie dans une usine à Barr.
BARR, le 12 décembre 1933.
Après l'incendie qui s'est déclaré dimanche dernier dans la fabrique de chaises Acker, les habitants ont été réveillés en sursaut ce matin peu avant 4 heures par le hurlement de la sirène d'incendie. La fameuse usine chimique Moïse & Cie, située près de la gare, était en proie aux flammes.
Les pompiers se sont rapidement dépêchés sur les lieux de l'incendie et ont attaqué le foyer de toutes parts. Il n'était plus question de sauver l'usine. Les courageux soldats du feu, sous leur commandement chevronné, ont donc dû se contenter de circonscrire l'incendie, ce qu'ils ont réussi à faire dans le courant de la matinée.
Les pompiers se sont donnés beaucoup de mal et ont accompli leur devoir avec beaucoup de détermination, ce qui leur a valu des éloges de la part de tous, sans oublier les officiers qui ont démontré leur efficacité.
Malheureusement, l'incendie a privé d'emploi une grande partie des ouvriers. Autrefois, l'usine chimique de Moïse employait environ 80 à 100 ouvriers qui se recrutaient ici et dans les localités voisines.
Depuis un an, l'entreprise a été fortement touchée par la crise, de sorte que son effectif d'ouvriers a fortement diminué, surtout ces derniers temps. Il est peu probable que l'entreprise reprenne son activité.
Il n'a pas encore été possible de déterminer la cause de l'incendie, bien que la gendarmerie se soit immédiatement rendue sur les lieux et ait entrepris une enquête.
Il est encore difficile de chiffrer les dommages causés par l'incendie.
BARR, 13 décembre 1933
En ce qui concerne les deux incendies qui ont ravagé notre localité, les détails suivants sont à signaler ultérieurement :
Les pompiers de Barr ont dû intervenir à deux reprises cette semaine. Lundi, tôt le matin, un incendie s'est déclaré dans la grande menuiserie Acker, située en plein centre-ville, qui aurait facilement pu causer de gros dégâts. Des copeaux de bois, qui se trouvaient au-dessus d'une chaufferie isolée, ont pris feu de manière inexpliquée. La sirène d'incendie de la ville a tiré la population de son sommeil matinal et les pompiers ont immédiatement été sur place. Malgré le froid glacial, ils ont rapidement réussi à limiter le feu à son foyer et à sauver les vastes salles des machines.
Le mardi matin, à 4h15, Monsieur Eugène Bossert vit de sa chambre à coucher l'usine de Monsieur Moïse en flammes. Il a immédiatement alerté les pompiers par téléphone.
La nouvelle sirène d'incendie a de nouveau rendu d'éminents services. En un rien de temps, les pompiers sont arrivés sur place et ont combattu l'incendie à grands renforts de moyens, sous la direction éprouvée du capitaine Dietz. Le froid glacial a rendu le travail des pompiers difficile. Le feu s'est propagé si rapidement qu'il n'était plus possible de sauver la grande usine. Les pompiers ont réussi à sauver la maison d'habitation au prix d'efforts considérables. Les machines de valeur, les entrepôts et les grands bureaux ont été la proie des flammes. Lorsque les pompiers sont arrivés, quelques minutes après avoir été alertés, les flammes étaient déjà plus hautes que la cheminée de l'usine. Toute la matinée, les pompiers travaillèrent sans relâche à circonscrire le feu à son foyer. Le feu a trouvé dans les produits chimiques une source de combustible abondante. Par moments, le foyer d'incendie était un véritable feu d'artifice. Les produits chimiques explosaient dans un tonnerre et un fracas inquiétants. Les lignes téléphoniques de la poste, qui passaient par l'usine incendiée, ont toutes été détruites. Les lignes électriques ont également été touchées.
Le site de l'incendie est connu de tous les excursionnistes. L'usine d'engrais chimiques incendiée se trouve tout près de la gare de Barr. Il ne reste que les fondations du haut bâtiment de l'usine. Les dégâts s'élèveraient à un million de francs. Autrefois, l'usine marchait très bien. Ces derniers temps, l'activité avait diminué parce que l'exportation vers l'Amérique d'engrais artificiels fabriqués à partir de déchets de cuir avait été limitée.
Monsieur Moise a été pour la deuxième fois la victime d'un incendie catastrophique à cause de ce grand incendie. Il y a quelques années, la maison d'habitation a brûlé et a dû être remplacée par une nouvelle. La cause du dernier incendie n'a pas encore été trouvée.
L'usine Moïse construite vers 1902 était l'une des figures de proue de l'industrie barroise.
L'usine Moïse était spécialisée dans la confection de cuirs agglomérés à partir de chutes des tanneries barroises et la fabrication d'engrais chimiques. C'est ce dernier département qui a été sinistré lors de l'incendiie de 1933.
Les batiments reconstruits tels qu'ils se présentaient au début des annes 60
Les batiments désaffectés depuis de nombreuses années servaient encore d'entrepôt à l'usine Famal située dans la vallée.
Ils ont subi un nouvel incendie vers 1969 avant d'être détruits pour laisser place aux immeubles de la Seigneurie.
BARR, 14 décembre 1933
Complément d'information sur l'incendie de l'usine.
La société Moïse & Cie nous prie d'informer que l'incendie n'a détruit qu'une partie de l'usine d'engrais chimiques et que les réserves d'engrais chimiques finis sont restées intactes.
La direction de l'usine continuera à employer les ouvriers dans les ateliers épargnés par l'incendie ainsi que dans les travaux de déblaiement et reconstruira la partie détruite de l'usine.
Source : Der Elsässer décembre 1933
1934 - l'incendie de la tannerie Dietz
Le 1er novembre 1934, la population est à nouveau alertée par la sirène d'incendie. Le bâtiment principal de la tannerie Dietz rue de l'Ill est la proie des flammes. Nous avons pu retrouver 4 articles de presse qui retracent cet incendie.
Incendie d'usine
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Barr, 1er novembre 1934
Une fois de plus, la population de Barr a été brusquement tirée de son sommeil par le hurlement des sirènes. A trois heures du matin, une vive lueur d'incendie illuminait la vallée; un grand incendie s'était déclaré dans la tannerie Ernest Dietz; Monsieur Fischer Henri fut le premier à constater le feu et réveilla le propriétaire. Lorsque les pompiers ont été alertés, les flammes avaient déjà trouvé une source d'alimentation abondante dans les stocks de marchandises et s'étaient largement propagées. Un léger vent d'ouest a fait s'envoler d'épais nuages de fumée vers la ville. Malgré l'action résolue du corps des pompiers, en partie perturbée par la faible pression de l'eau, la tannerie n'a pas pu être sauvée. Le deuxième étage et les combles ont entièrement brûlé ; les machines qui n'ont pas été détruites par le feu ont subi de graves dégâts d'eau. Les dégâts sont très importants. La charpente en feu s'est effondrée. L'origine de l'incendie est probablement due à un fer à repasser électrique qui n'était pas éteint. Espérons qu'après avoir nettoyé le lieu du sinistre, l'entreprise pourra reprendre ses activités le plus rapidement possible, afin que le chômage ne se répande pas davantage dans notre ville.
(L’Alsacien 02/11/1934)
Grave incendie à Barr
La tannerie incendiée
Hier matin, à deux heures et demie, l'alarme incendie a retenti à Barr. La tannerie Adolphe Dietz dans la vallée de Barr était en flammes. Il n'a pas été facile de venir à bout des flammes, tandis qu'à l'intérieur du bâtiment, la machinerie bien outillée, le cuir en cours de fabrication, sans oublier toutes les matières premières et les produits finis, ont brûlé et ont été détruits. Vers six heures du matin, les flammes ont été vaincues.
Selon les estimations provisoires, les dommages atteignent deux millions de francs.
(La République de Strasbourg 02/11/1934)
Au petit matin, les pompiers sont toujours à pied d'oeuvre.
La population est incrédule devant les ruines encore fumantes de la tannerie
(Photo Dernières Nouvelles illustrées)
Le feu détruit une importante tannerie près de Strasbourg
Les dégâts s’élèveraient à 3 millions
Un incendie d’une rare violence a anéanti aujourd’hui la tannerie exploitée par M. Ernest Dietz, située à Barr, dans la vallée de la Kirneck. Malgré tous leurs efforts, les pompiers ne purent maîtriser le feu qu’après plusieurs heures de travail. Les dégâts, que l’on peut évaluer encore exactement, sont très importants et se chiffreraient à environ trois millions de francs.
C’est vers 2 h. 30, alors que la pluie tombait dru, que la sirène de l’hôtel de ville retentit, alertant la population. Les pompiers, en toute hâte, se rendirent sur les lieux du sinistre. L’alerte avait été donnée par un des tanneurs employés à l’usine, M. Fischer, qui, habitant à proximité, avait le premier aperçu les flammes.
Lorsque les pompiers arrivèrent, le feu avait déjà pros des proportions énormes et leurs efforts durent se borner à préserver les bâtiments les plus proches de l’usine. Une quantité importante de marchandises a été la proie des flammes et les machines qui se trouvaient au premier étage ont gravement souffert du feu et de l’eau.
Un geste de solidarité
En apprenant la catastrophe, deux propriétaires de tanneries barroises se sont mis spontanément à la disposition de M. Ernest Dietz pour lui permettre, dans la plus large mesure du possible, de continuer son exploitation et éviter le chômage à son personnel.
(journal « L’homme libre » 02/11/1934)
La toiture et les deux étages supérieurs de l'édifice ont été totalement ravagés par les flammes. Les machine du 1er étage ont souffert de l'eau déversée pour lutter contre l'incendie.
(Photo Dernières Nouvelles illustrées)
Grand incendie dans une tannerie à Barr
Dans la nuit de la Toussaint, la tannerie Ernest Dietz à Barr a été partiellement détruite par un grand incendie. Les pompiers ont combattu avec 8 lances à incendie et avec la motopompe pour contenir autant que possible le feu dévastateur qui s'est propagé à une vitesse fulgurante et qui a trouvé un aliment de choix dans les matériaux. Nos photos à gauche et à droite montrent des vues de la tannerie après l'incendie. Le matin même, de la fumée s'échappait encore des décombres.
(Les Dernières Nouvelle illustrées du 13 novembre 1934)
1960 - l'incendie des établissements Heywang à Bourgheim
UN INCENDIE RAVAGE UNE USINE A BOURGHEIM
Deux ateliers de machines agricoles détruits
UN OUVRIER GRIEVEMENT BRULE (*)
Près de 1.500.000 NF de dégâts
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Hier matin, une intense activité régnait, comme tous les jours, dans le vaste complexe des Etablissements Heywang, constructeurs de matériel agricole. Dans l’atelier de peinture, jouxtant celui de la finition, des peintres effectuaient des travaux au pistolet, lorsque subitement un tuyau se déchira et la peinture sous pression fut projetée contre le fourneau chauffant. L’atelier prit feu rapidement. M. Charles Mercklé, domicilié à Zellwiller, a été touché par les éclats de peinture enflammée et ses vêtements prirent feu. Ses camarades de travail ont pu étouffer les flammes qui l’environnaient, mais M. Mercklé n’en a pas moins subi de graves brûlures qui nécessitèrent son transport à l’hôpital de Strasbourg.
Pendant ce temps, l’alerte avait été donnée, car l’incendie attisé par un vent fort et trouvant une abondante nourriture dans les stocks de peinture s’était rapidement étendu vers l’atelier de finition attenant à l’atelier de peinture. Dans ce dernier atelier, se trouvaient, outre les machines agricoles en voie de finition et de transfert en dépôt d’expédition, également un important stock de pneus pour tracteurs, remorques, moissonneuses, etc. Quelques minutes seulement après le début de l’incendie, d’épaisses volutes de fumée noire s’élevaient vers le ciel annonçant à des kilomètres à la ronde le lieu du sinistre.
La lutte contre le sinistre
Tandis que les ouvriers essayaient de sauver ce qu’ils pouvaient comme machines achevées et que les employés commençaient à évacuer les dossiers les plus importants des immeubles administratifs, les premiers pompiers, ceux de Bourgheim, puis ceux de Barr, ceux d’Obernai et finalement ceux de Strasbourg arrivèrent sur les lieux et engagèrent la lutte contre le feu. Malgré le froid glacial, trois gros tuyaux ont été mis en place entre le ruisseau de la Kirneck et le lieu du sinistre. De nombreuses grosses et petites lances ont été mises en action sous les ordres du commandant Schmidt, inspecteur départemental des services d’incendie et chef de corps de Strasbourg, assisté des capitaines Rucher d’Obernai, inspecteur d’arrondissement et Hering, Barr. Les efforts des différents corps de sapeur-pompiers ont permis d’éviter une extension du sinistre vers les autres ateliers attenants et vers les bâtiments administratifs. Puis, deux heures après, on pouvait considérer l’incendie comme maîtrisé, quoique toujours encore d’épaisses volutes de fumée, cette fois blanches, indiquaient que l’eau glacée de transformait en vapeur d’eau au contact des débris surchauffés du matériel et de la charpente des deux ateliers qui s’était effondré avec son toit de tôle ondulée.
Déjà les employés remettaient en place les dossiers qui avaient été évacués et la direction s’efforçait de prendre les mesures nécessaires pour évaluer l’ampleur des dégâts et permettre une reprise aussi rapide que possible des travaux de finition et de reconstitution des stocks. Le sinistre a touché une surface couverte de près de 4000m² représentant à peu près 15% des ateliers de l’établissement.
Sur les lieux du sinistre, où les gendarmes d’Obernai assuraient le service d’ordre et faisait dévier la circulation, on a pu voir M. Pelegry sous-préfet d’Erstein et le capitaine Sobet, commandant la gendarmerie de Sélestat. Les dégâts sont évalués à 1.500.000 NF.
(source DNA du 10 février 1960)
(*) Le malheureux ouvrier grièvement blessé devait succomber des suites de ses brûlures.
Pendant que quatre corps de sapeurs pompiers luttaient contre le feu... (photo DNA)
.... il poussait de véritables stalactites de glace sur les bicyclettes et cyclomoteurs, aspergés par les fuites d'eau. (photo DNA)
7 juin 1962 - Incendie rue de la Kirneck
Incendie de deux toitures
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Jeudi soir 7 juin, vers 19 heures, la sirène d'incendie a retenti, et dans la rue de la Kirneck, communément appelée "Gullerzipfel", deux toitures ont été la proie des flammes. L'incendie semble avoir pris naissance dans la propriété 51 A, propriété de M. Eugène WERLI, et s'est immédiatement propagé à la maison n° 51 de Mme Vve Caroline WOERLI, construite à côté. Le feu a trouvé une alimentation abondante dans les greniers de vieilles poutres et au début, la situation semblait assez périlleuse, car dans ce quartier, les maisons sont très proches les unes des autres.
Les Pompiers de Barr sont rapidement arrivés sur place et, sous la direction du Capitaine HERING, ils ont aussitôt fixé deux objectifs. Premièrement, il fallait éviter que le feu ne se propage dans les deux maisons d'habitation et deuxièmement, il fallait protéger le voisinage, car une extension à celui-ci était facilement envisageable et le danger de propagation était imminent. Les pompiers ont toutefois réussi à contenir le sinistre qui a cependant causé d'importants dégâts d'eau, non seulement dans les deux maisons en feu, mais aussi dans celles à proximité.
Le "Centre de Secours" de Sélestat a été alerté par précaution dans le seul but d'éviter une catastrophe plus importante. Heureusement, l'incendie était suffisamment maîtrisé à l'arrivée des deux sections de secours de Sélestat pour qu'elles n'aient plus à intervenir.
Monsieur le Maire Louis KLIPFEL s'est également rendu sur les lieux et a immédiatement sécurisé l'alimentation en eau en ouvrant immédiatement le réservoir d'incendie et en mettant en service la station de pompage d'Andlau. Le chef de la gendarmerie RICHARD a assuré le service d'ordre, car de nombreux curieux se sont rendus sur place aussi rapidement que les pompiers.
On ne connaît pas encore la cause de l'incendie. Les dégâts sont importants, surtout les dégâts des eaux, et les deux familles gravement touchées auront certainement des conséquences financières de près de 2 millions de francs.
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Source : Journal de Barr
Au premier plan, la maison Werli partiellement touchée par la propagation de l'incendie.
Les maisons sont tellement proches et imbriquées les unes dans les autres, que l'incendie s'est rapidement propagé à la maison voisine (photo DNA)
En 1962, les moyens de lutte contre l'incendie sont les mêmes qu'en 1949: 5 char de 1ère intervention de la fin du 19e siècle, 2 moto-pompes Renault de 1928 et Delahaye et le fourgon pompe Mercedes de 1935.