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Les écoles et l'enseignement

par Christian SCHMITTHEISLER 

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L’histoire des établissements scolaires de Barr est complexe. Elle s’est construite peu à peu, avec bon nombre de difficultés et de rebondissements.

Revenons simplement à la situation des établissements du XIXe siècle à une époque où l’enseignement était déjà largement répandu et où la ville devait subvenir à l’éducation de ses enfants jusu'au XXe  siècle.

Bien entendu, il ne s’agit pas d’une étude complète, mais elle témoigne de l’évolution de nos structures scolaires et de toute la complexité à les mettre en place en un siècle durant.

Parlons tout d’abord des tous petits


La salle d’asile


Par testament du 29 novembre 1851, M. Jean Fischer, rentier, lègue à la Ville de Barr la maison située à l’angle de la rue du Collège (Grossdunkelgass à l’époque) et de la rue Brune (Dunkelgass) à la condition que la Ville la convertisse en salles maternelles.

 
Voici quelques extraits des délibérations de nos édiles locales de l’époque.
M. le Maire Charles DIETZ soumet au Conseil Municipal le devis supplémentaire relatif au projet de construction d'une salle d'asile sur l'emplacement d'un bâtiment dépendant de la maison Fischer en disant :

« Tous les travaux se trouvent presque achevés, mais d'autres ont surgi pendant l’exécution et ne sont pas prévus par le devis primitif... »


Le devis primitif était de 13.100 Frs. Le crédit supplémentaire de 2.050 Frs. est voté sans aucune objection, les travaux ayant été exécutés «par l'entrepreneur des travaux primitifs qui accepte au même rabais stipulé dans sa soumission approuvée le 5 août 1859.»


Par décret impérial en date du 15 juillet 1854, la Ville de Barr a été autorisée d'accepter la maison et le mobilier que M. Jean FISCHER, rentier, décédé, lui avait légués par son testament authentique en date du 29 novembre 1851. Cette autorisation a été accordée sous la condition que la Ville se conformerait au vœu du testateur tendant à faire convertir la maison en salles maternelles. M. Fischer s'était exprimé ainsi dans son testament : 
« Je donne et lègue à la Ville de Barr la maison que je possède en cette ville avec tous les biens meubles meublants, literie, argenterie, bijoux et généralement tous les objets mobiliers non compris l'argent comptant et les créances qui s'y trouveront à l'époque de ma mort, la destinant à une salle d'asile. »


Mais le Conseil Municipal n'était pas tellement enchanté de ce legs, du fait que l'immeuble en question se prêtait fort mal pour l'installation de salles maternelles. Néanmoins par une décision du 15 novembre 1854 le Maire fut chargé d'inviter l'architecte de l'arrondissement, M. Ringeissen, à se transporter sur les lieux pour mettre le projet à l'étude et soumettre les plans et devis à l'examen du Conseil.


Dans sa séance du 15 février 1855 le Conseil fut appelé à se prononcer sur le projet en question dont la dépense était estimée à 6.000 Frs. On en discuta longuement, le pour et le contre fut bien pesé et on n'arriva guère à s’enflammer pour ladite transformation. M. le Maire prononça ces paroles : 
« Ce n'est pas là, Messieurs, un projet rationnel, un projet tel qu'on le demande pour une cité industrielle qui doit posséder avant tout des écoles populaires bien organisées. En matière de construction le provisoire est de la plus pire espèce, il coûte de l'argent et ne donne pas de résultat. Prenez ces 9.000 Frs. (perte évaluée par l'architecte), ajoutez-y encore 6.000 Frs. et avec cela vous construirez sur un emplacement convenable un bâtiment neuf qui répondra aux besoins du présent aussi bien qu'aux prévisions de l'avenir. Vendez la maison Fischer pour laquelle il se présente un amateur sérieux, consacrez le prix de cette vente à la dépense de la nouvelle bâtisse et au lieu de tous ces sous-œuvres, de tous ces replâtrages vous aurez un établissement neuf muni de tous les aménagements nécessaires et construit dans de bonnes conditions d'espace, d'air et de lumière.»


Le Conseil Municipal d'alors a donc décidé de vendre l'immeuble Fischer, mais sa délibération n'a pas été approuvée par M. le Préfet du Bas-Rhin. Lors de la séance du 14 août 1856, M. le Maire disait : «Afin de ne pas encourir la déchéance de ce legs, il convient d'aviser aux moyens à remplir la volonté du testateur quels que soient les obstacles qui s'opposent à son exécution.»
 

Et le Conseil entérina par sa délibération : 
«Considérant qu'après le rejet de la demande de la ville tendant à aliéner la propriété Fischer, il ne reste plus d'autre alternative, afin de conserver l'intégrité de ce legs, qu'à faire exécuter la volonté du testateur (adopté à l'unanimité).»

 

C’est donc contrainte et forcée, sous peine de déchéance du legs, que la Ville a entrepris les démarches et les travaux nécessaires pour transformer l’immeuble en « salle d’asile » conformément aux plans établis par l’architecte départemental Ringeissen. 
 

Cet établissement accueillera les enfants protestants de Barr à partir de 1860 et pendant presque 100 ans. 
Ce sont ensuite la bibliothèque municipale et le dojo du judo-club qui se sont installés dans les locaux. Après la mise en service de la médiathèque, le bâtiment a été entièrement remanié en 2017 pour y aménager des locaux d’accueil périscolaire.

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La classe de Mlle Schirardin en 1946 (photo A. Meyer)

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Les enfants de la salle d'asile vers 1955 (photo C. Lotz)

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Les enfants de la salle d'asile nés en 1948-1949-1950 (photo J. Bonnet)

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La salle d'asile

Une plaque en façade rappelle le legs de M. Fischer à la Ville de Barr

L’école maternelle des Vosges

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Cette école a été construite à l’initiative du conseil présidé par le Maire Paul Degermann et inaugurée en janvier 1959. Les années 1945 à 1955 avaient quasiment été entièrement consacrées à la réparation des dommages de guerre et l’on peut considérer que la construction de cette école a été une étape importante de la restructuration et de la modernisation de l’enseignement à Barr.

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Jusqu’alors, les enfants des classes maternelles étaient répartis dans différents établissements scolaires : une classe interconfessionnelle au Collège Mixte de la rue de la Promenade, une classe d’enfants catholiques à l’école catholique et une classe d’enfants protestants à la salle d’asile de la rue du Collège.

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Le projet pour la construction d’une école maternelle rue de la Binn fut engagé en 1958. Le nouveau bâtiment comprenait cinq classes : deux étaient prévues pour les enfants catholiques, deux pour les enfants protestants et une pour la section des tout-petits sans distinction de religion. La nouvelle école comprendrait en outre une salle de repos, une salle de jeux et une vaste cour.

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Dès son ouverture en janvier 1959, les critiques se font entendre : l’absence de préau, l’absence d’asphalte dans la cour et surtout l’obligation de porter des chaussons en feutre font débat auprès des parents d’élèves. La municipalité se voit contrainte de répondre que tout n’est pas parfait pour l’instant, mais que l’obligation de porter des chaussons résulte d’une directive générale commune à toutes les écoles maternelles du Bas-Rhin.

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Pour l’anecdote, une piscine mobile appartenant au Conseil Général du Bas-Rhin a été installée dans la cour de l’école durant un trimestre au début des années 70 afin que les élèves des écoles et du collège puissent y être initiés à la natation.

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Vers 1980, une baraque scolaire a été installée dans la cour pour délester les classes qui étaient un peu surchargées en attendant la construction de la nouvelle école maternelle des vignes juste à côté du collège.
A ce jour, l’école maternelle des « Vosges » accueille 72 enfants et celles des « Vignes » 84 enfants. En 1972, l’école maternelle de la rue de la Binn comptait à elle seule 165 enfants répartis en 5 classes soit une moyenne de 33 élèves par classe.

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L'école maternelle

Au premier plan la nouvelle école maternelle en 1960

1963 Photo de classe Christian Maternell

La moyenne section (catholique) en 1963 avec Mme Hélène

Les écoles élémentaires


L’école catholique ou école de la Vallée


En 1826, la municipalité fait l’acquisition d’une caserne construite en 1816 et 1817 par Léonard Juvigny comportant 2 bâtiments principaux et 2 bâtiments secondaires pour héberger les troupes d’occupation, un bataillon du 11e régiment de l’infanterie autrichienne et désaffectée depuis leur départ.
Le bâtiment nord est transformé en église catholique et l'école est aménagée en 1825 dans le bâtiment sud, remanié en 1855 par l’architecte Ringeisen pour y créer des salles de classes. 
On y installe :
L'école protestante avec deux instituteurs pour les garçons et une institutrice et une aide pour les filles.
L'école catholique avec un instituteur et une aide pour les garçons et 2 religieuses de la congrégation de St Jean de Bassel pour les filles.


En 1853, on compte 646 élèves au total, dont 391 Protestants (226 garçons 165 filles) et 255 Catholiques (145 garçons 110 filles)
En 1856 s’y ajoute l'école maternelle ou salle d'asile, avec une section protestante et une section catholique.
La section protestante de la salle d'asile fut transférée en 1860 dans l'immeuble Fischer rue du Collège et les classes primaires protestantes émigrèrent en 1892 dans l'école neuve (actuelle école des Vosges) dite " protestante ", la caserne restant " l'école catholique ".
 
Son caractère confessionnel et sa proximité immédiate avec l’église catholique permettaient aux curés de l’époque de recruter un fort contingent de servants de messes. Ceux-ci étaient dans le fond assez heureux d’assumer cette charge puisqu’ils étaient dispensés de suivre les cours lorsqu’ils officiaient pour un enterrement ou encore mieux pour un baptême, les familles leur offrant alors les traditionnelles dragées.

 

Les élèves participaient par ailleurs volontiers aux activités sportives ou musicales organisées par le cercle paroissial et celles proposées par les âmes vaillantes et cœurs vaillants.
La classe maternelle a disparu en 1959 pour intégrer la nouvelle école de la rue de la Binn et l’établissement est devenu interconfessionnel après la réforme scolaire de 1968. Pour coller à cette actualité elle a été dénommée plus tard «Ecole de la Vallée»
Cette école, désormais laïque fonctionne toujours avec 9 classes et 162 élèves.

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Sœur SYLVESTRA fut nommée citoyenne d'honneur de la Ville de Barr le 7 août 1980 pour 50 ans d'enseignement à l'école primaire catholique

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L'école dela vallée

Une caserne transformée en école

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Une classe de garçons à l’école catholique en 1927

Primaire catholique 1940 1941 (11e).jpg

Une classe de CP mixte enfants nés en 1940 et 1941

L’école protestante ou école des Vosges.

 

Cette école a été construite durant l’annexion en 1891 sous administration allemande, pour y accueillir les enfants de confession protestante. Comme son homologue de la vallée, elle était mixte, mais les filles occupaient une aile et les garçons l’autre.

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Les deux cages d’escaliers desservaient chacune 4 salles de classes traversantes dans chacune des 2 ailes. La loge du concierge se trouvait au centre de la bâtisse et la cour était séparée par un petit gymnase permettant d’assurer la séparation des filles et des garçons, même pendant la récréation.

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Les bâtiments qui ont souffert des bombardements de 1944 ont été réparés et remis dans leur apparence d’origine. Les toilettes qui présentaient un état de vétusté qu’on a peine à imaginer aujourd’hui, ont été remplacées vers 1955 et agrémentées de vastes préaux de part et d’autre de la cour.

Ceux qui l’ont fréquentée, se souviennent certainement des gigantesques poêles à bois qu’il fallait alimenter l’hiver pour chauffer les salles à hauts plafonds.

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Après la réforme scolaire de 1968, les classes sont devenues mixtes et interconfessionnelles, tant à l’école catholique qui est devenue école de la vallée, qu’à l’école protestante qui a pris le nom d’école des Vosges.

La question de la mixité des classes a été rapidement réglée par les instituteurs de l’époque : ils ont placé les filles d’un côté de la classe et les garçons de l’autre.

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Pour l’éducation religieuse, les enfants étaient regroupés selon leur confession et le curé et le pasteur se déplaçaient dans les écoles pour le cours de religion obligatoire.

L’Ecole primaire des Vosges accueille à ce jour 152 élèves du CP au CM2.

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Le dispositif des écoles élémentaires à été complété vers l’an 2000 par la construction de l’école des Tanneurs qui accueille 201 élèves. A ce jour, ce sont donc quelques 500 enfants qui fréquentent les écoles élémentaires de Barr.​

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L'école des Vosges
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Remise des prix du certificat d’études en 1932

Le collège de garçons

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En 1866, la municipalité avait acheté un terrain au bout de la Grossdunkelgass (terrain initialement destiné à la construction de l’école protestante). Après avoir réalisé les démarches administratives nécessaires auprès des nouvelles autorités, la mairie et son maire G Bossert décident d’y construire une nouvelle école, un « Collegium » ou plus exactement « Realschule » puisque notre région venait d’être annexée à l’empire allemand.

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L’édifice monumental est construit à partir de 1872 selon les plans de l’architecte Brion par l’entreprise Goetzmann de Barr et le charpentier Willm de Heiligenstein alors que les cours sont dispensés à l’hôtel de ville pendant la durée des travaux.

Il a été inauguré le 6 juin 1876, comporte 3 étages et de spacieuses salles de classe desservies par un escalier central. Au dernier étage se trouve une salle des fêtes pour y accueillir les cérémonies officielles (dont la cérémonie d’inauguration) et remises de prix.

Cependant, il n’y avait ni eau courante, ni électricité, ni commodités, le chauffage étant assuré par des poêles à charbon. Les toilettes étaient installées à l’arrière du bâtiment, puis transférées sur la plate-forme qui surplombe la cour.

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Un bâtiment à deux étages accueillait le logement du directeur et la loge du concierge à l’avant de la cour fermée par un portail (aujourd’hui maison de l’enfance).

 

C’était un collège de six classes dont le cycle d’enseignement était sanctionné par un certificat de fins d’études. D’après la littérature, si l’enseignement y est complet et de qualité, la discipline n’en est pas moins drastique. On apprend même qu’il existait un cachot où les élèves les plus récalcitrants pouvaient se voir enfermés quelques heures. L’histoire ne dit pas s’il a été utilisé fréquemment puisqu’une grande partie des archives de sa période d’avant 1918 a disparu.

 

Ceci dit, hormis les matières générales, on y enseignait la physique, la chimie et l’anglais ; l’éducation physique y était largement dispensée au gymnase et au Turnerhiesel aménagé en 1884 et où une cabane fut édifiée. Des excursions et des baignades sont organisées lors des périodes de fortes chaleurs dans le canal de la tannerie Haas à Eichhoffen.

 

Signalons encore que la première équipe de football à Barr fut créée en 1901, à l'initiative de M. Emile Mosser qui en était le premier président et aussi le premier capitaine. L’équipe du collège qui comprenait entre autres MM. Georges Degermann, Louis Bossert, Jean Eng, a joué quelques matchs contre Obernai, Molsheim etc.

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Les élèves, tous des garçons, provenaient de Barr, de villages environnants mais très vite la nécessité de créer un internat se fit sentir, d’autant que les effectifs chutaient régulièrement en dessous de 100 élèves ce qui devait compromettre à plusieurs reprises la pérennité de l’établissement. La question de l’internat ne fut définitivement résolue qu’en 1954.

 

La mixité fut tolérée en 1907, mais dans une proportion homéopathique et sur autorisation expresse du conseil d’administration. En tous cas la question fit débat, d’autant que l’école municipale de jeunes filles venait d’ouvrir. Les photos d’époque qui montrent parfois une seule fille au milieu d’une vingtaine de garçons témoignent de ce régime révolu qui a pourtant perduré jusqu’en 1957.

 

En 1917, le collège est réquisitionné pour y installer un « lazaret ». Durant cette période, les cours sont dispensés à la villa « Les Bouleaux » propriété de l’écrivain, philosophe et musicologue Edouard Schuré.

Après l’Armistice vint la période de l’épuration : le directeur et les enseignants allemands furent révoqués, les bourses versées aux élèves allemands supprimées et le programme d’enseignement fut francisé.

 

En 1921, alors que les autres écoles avaient déjà l’électricité, elle ne fut installée que très parcimonieusement dans un bureau et une salle. Les matières enseignées devaient évoluer puisqu’on y introduisit un cours de dactylographie, des cours de comptabilité, des cours agricoles et de viticulture. En 1928 on songea même à enseigner le code de la route aux élèves.

 

A l’approche de la guerre les élèvent devaient apprendre à mettre un masque à gaz, et à se disperser aussi rapidement que possible dans le vignoble du Rippelsholz en cas d’attaque aérienne.

Avec l’arrivée des allemands en 1940 les livres français furent détruits, et les élèves devaient sacrifier au rituel du lever des couleurs, au salut bras tendu et aux chants hitlériens. Bien entendu, le portrait du Führer trônait dans tous les locaux et les sujets de dissertations étaient adaptés à l’endoctrinement militaire et nazi.

Le seul bénéfice de cette triste période réside dans le réaménagement de la salle de gymnastique dont le sol était encore en terre battue. Elle fut dotée d’un parquet et de douches. En septembre 1944, le collège devait fermer pour y abriter des troupes allemandes venues en cantonnement.

 

Les cours pouvaient enfin reprendre après la libération avec des classes allant de la 11e à la terminale, toujours pour les garçons avec par exception quelques filles.

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Ce n’est qu’en 1957 qu’interviendra la mixité des classes lors de la fusion avec le lycée de jeunes filles. A partir de cette date, le destin du Collège sera intimement lié à celui du lycée de la rue de la promenade.

Entièrement vidé de ses occupants vers 1995 après l’inauguration du nouveau collège Schuré de la rue du Lycée, l’édifice plus que centenaire a provisoirement servi de maison des associations avant d’être entièrement remanié et rénové pour y accueillir la médiathèque.

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(extraits de l’annuaire 1985 de la Société d’histoire et d’archéologie de Dambach-la-Ville Barr Obernai)

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Le collège Schuré
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Le drapeau du Collège conservé à la Mairie

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La classe de 8e–9e de M. Rolling en 1954 : 31 garçons et 1 fille !

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Le corps enseignant en 1957 (avant fusion)

M. Geoffroy (histoire-géographie) -.... X...- M. Castagnac (éducation physique) -   X    - M Bormann (français-latin) -

X...- M. Ruffin (physique-chimie) – M. Bohn (allemand) –M. Beyhurst (anglais) - le maître de conversation anglaise - ...X....

X...M. Muller (pasteur à Gertwiller) – M. Busch (pasteur à Barr) – M. Wehrung (directeur du collège de garçons) - l'abbé Stehlé (aumonier)...X....

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Le collège transformé en médiathèque en 2015

Le collège de jeunes filles

 

Depuis 1852, les jeunes filles peuvent fréquenter un cours privé qui devait subsister jusqu’en 1907.

Cette pension, connue sous le nom de Pension Farny du nom de sa directrice (puis pension Kümmel en 1884), jouissait d’une bonne renommée. Elle fut d’abord implantée rue des Maréchaux, puis en 1880 rue du Général Vandenberg, et enfin en 1890 dans un bâtiment construit rue de la promenade, en face du jardin anglais. Il se situe aujourd’hui dans la cour de l’actuel collège de la rue du Lycée.


En 1907 cet établissement devient l’école primaire supérieure de jeunes filles après l’achat des bâtiments par la municipalité. C’est cette même année que la première jeune fille obtient son admission au collège de garçons ce qui explique sans doute les réticences de la municipalité concernant la mixité au collège.

Très vite il faut construire d’autres bâtiments pour permettre à l’école supérieure de jeunes filles de fonctionner. En 1925, un second bâtiment fut construit le long de la rue. Ceux qui l’ont fréquenté, se souviendront certainement de l’amphithéâtre de sciences naturelles et de son célèbre squelette « Oscar ».

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La nécessité de construire un nouveau bâtiment avec internat devint urgente. Le chantier fut entrepris vers 1930 et l’inauguration de ce tout nouvel équipement eut lieu en 1934. Avec ses 4 étages et son toit mansardé, le lycée devient le plus haut édifice de la ville. Il est doté d’une cuisine, d’un réfectoire, de dortoirs pouvant accueillir une centaine d’internes. Une petite salle de gymnastique complète l’ensemble qui s’articule désormais autour d’une cour rectangulaire fermée. Sa construction fit comme il se doit polémique lors des élections municipales de 1935  où l’on reprocha à la municipalité cet investissement coûteux et de surcroît improductif !

Une classe d'Enseignement Primaire Supérieur (E.P.S.)  préparait les jeunes filles au Brevet d'études primaires supérieures, au Brevet élémentaire (BE), au concours d'entrée des écoles normales primaires et au Brevet supérieur (BS) pour certaines écoles primaires supérieures. Mais l'obtention de ces diplômes ne concernait qu'une minorité des élèves, une partie d'entre elles souhaitant juste prolonger un peu leur scolarité sans viser de diplôme particulier.


Comme la plupart des équipements scolaires, il devait rapidement s’avérer insuffisant : deux premières baraques l’une en bois, l’autre en fibrociment furent installées dans le parc du jardin anglais. Un projet de construction d’un nouveau lycée de 600 places est engagé dès 1955, mais les affaires, et surtout le financement de l’Etat tarde à venir. Pourtant, cet investissement était plus que nécessaire pour pouvoir maintenir les classes préparatoires au baccalauréat à Barr. C’est aussi dans cet objectif, qu’une section commerciale a été créée formant principalement des filles aux métiers de l’administration et à la dactylographie. La cohabitation de sections dites Générales et Techniques donna lieu à l’acronyme de LEGTM (Lycée d’Enseignement Général et Technologique Mixte) Edouard Schuré… tout un programme !

 

 

Pour palier au manque de places, trois nouvelles baraques sont installées au début des années 60 sur le terrain de la place de l’ancienne gare.

 

Ce n’est qu’en 1969 que la situation se débloque avec la livraison du nouveau lycée situé dans le jardin anglais. La construction est fonctionnelle et comprend des salles spécialisées de physique chimie, de sciences naturelles, d’histoire-géographie. Des salles équipées sont créées pour les classes commerciales pour la dactylographie, mais les laboratoires de langues ne seront jamais équipés. Un nouveau bâtiment administratif complète le dispositif : il comporte les bureaux du proviseur et de l’administration, la loge du concierge et des logements de fonctions à l’étage.

Les anciens bâtiments de l’école supérieure de jeunes filles sont dédiés à l’internat, à la demi-pension et aux salles d’études.

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Mais avec la bonne décennie qui s’est écoulée entre la définition des besoins et la réalisation du projet, les locaux s’avèrent tout de suite insuffisants. De surcroît, le nouveau gymnase qui devait être construit en lieu et place de l’ancienne gare n’est pas réalisé faute de financement (il ne sera construit qu’en 1976 et financé par le SIVOM). Enfin quatre des cinq baraques dites « mobiles » et par définition provisoires devront être conservées.

 

Lors de la mise en service du nouveau lycée, les travaux sont loin d’être finis… On pare au plus pressé pour accueillir près de 1000 élèves et la situation est pour le moins confuse : Les classes de 6e élisent domicile dans les baraques ; les classes de la 5e à la 3e sont hébergées au collège de la rue du même nom ; les classes de la seconde à la terminale occupent le nouveau lycée ; l’internat n’étant pas terminé les filles sont hébergées dans les locaux d’une colonie de vacances à Klingenthal.

 

Entre le ballet incessant des bus scolaires, des professeurs qui voyagent entre le collège et le lycée, les convois de demi-pensionnaires qui sillonnent la ville pour les repas au Buhl et au Lycée (où deux services sont nécessaires), les mouvements des internes entre les internats et les différents établissements et enfin les classes qui se rendent au stade pour les cours d’éducation physique, la ville connaît une animation quasi-permanente. Les déplacements sont soigneusement minutés et orchestrés ; ils font partie intégrante de la vie scolaire. Le casse-tête est presque insoluble pour le proviseur M. Mandirac et son équipe qui vont mener la barque avec fermeté.

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En 1973, après l’incendie dramatique du collège Edouard Pailleron à Paris, l’inquiétude s’empare des autorités et des élus : notre lycée, qui est quasiment de la même génération avec ses salles spécialisées alimentées au gaz naturel, risque-t-il aussi de s’embraser et de s’effondrer en quelques minutes ? Il était même question de le raser ! Fort heureusement il n’en est rien puisque sa structure est en béton alors que celle du collège parisien était métallique et n’offrait qu’une faible résistance au feu.

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Vers 1977, le collège s’avère lui aussi trop petit et une baraque mobile de 3 classes est installé à l’arrière du bâtiment principal, juste en face de la salle de gymnastique.

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La question de la dispersion des sites ne sera résolue qu’après la construction du nouveau collège, vers 1991. L’ancien internat et ses annexes seront voués à la destruction pour faire place à un collège tout neuf et un internat neuf pour les filles. Seul le bâtiment le plus ancien, celui de la pension Farny sera conservé. L’ancien collège de garçons ferme définitivement ses portes pour accueillir temporairement la maison des associations avant d’être transformé en Médiathèque.

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Plus tard, la construction du collège du Torrenberg, sur le ban communal de Heiligenstein viendra compléter le dispositif avec cantine et internat intégrés pour les garçons.

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Le collège de jeunes filles

La pension Farny rue du Gal Vandenberg

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L'inauguration en 1935

L'école primaire supérieure de jeunes filles

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Les baraques provisoires implantées vers 1963. Elles auront servi pendant 30 ans.

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Après 55 ans de bons et loyaux services, l'internat des filles est voué à la démolition (photo M. Frey).

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Le bâtiment principal du lycée Schuré

L’internat des garçons du Buhl

 

La question de l’accueil d’internes garçons s’est posée dès 1911. Au tout début, ils étaient hébergés chez l’habitant mais au fil du temps des solutions se sont dessinées.

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En 1936, une aile fut louée à l’hôtel du Buhl où le tenancier Mosser assurait le gîte et le couvert. En 1945, les internes étaient accueillis à la pension Gillmann (place de la Mairie). Ensuite la ville envisagea d’acquérir un immeuble rue du Dr Sultzer (l’ancienne perception) avant d’avoir l’opportunité d’acquérir l’hôtel du Buhl qui allait cesser son activité. La première rentrée eut lieu en 1954, mais les locaux n’étaient pas adaptés. Il fallut donc entreprendre des travaux qui furent réalisés vers 1960. L’internat comprenait 5 dortoirs (2 collectifs, et 3 repartis en box de 2 à 3 lits) un réfectoire, 3 salles d’études, une cour spacieuse et ombragée ainsi qu’un foyer ou diverses activités de détente et de loisirs comme un ciné-club, de l’aéromodélisme furent développées. Il pouvait accueillir jusqu’à 120 internes.

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Le chalet en contre-bas comprenait la loge du concierge et à l’étage les chambres de maîtres d’internat. Le bâtiment annexe de l’ancien hôtel servait de logement de fonction au surveillant général (plus tard conseiller principal d’éducation) et à l’intendant du lycée. Une pièce était réservée à l’infirmière scolaire pour soigner les petits bobos des élèves et leur administrer si nécessaire une tisane en cas de légère fièvre ou de mal au ventre...


A midi, la cantine du Buhl servait 120 repas pour les internes du collège complétés par un contingent de demi-pensionnaires pour faire le nombre. Le repas au Buhl était prisé par les élèves car il laissait plus de temps pour manger (il n’y avait qu’un seul service), et qu’il leur restait du temps pour se défouler dans la cour ou se détendre au foyer en hiver.


Comme l’internat des filles, celui-ci fonctionnait 7 jours sur 7, les internes étant accompagnés à la messe ou au culte le dimanche. Mais comme ils étaient de moins en moins nombreux à rester le week-end, le repas était pris dans un restaurant de Barr. A partir de 1975 les internats étaient fermés du samedi midi au dimanche soir.


Bien que fermé à double tour la nuit, et surveillé en permanence par les maîtres d’internat qui disposaient d’une chambrette à l’entrée du dortoir, il arrivait aux « grands » de faire le mur et de se livrer à quelques escapades nocturnes, pour aller conter fleurette disaient-ils, à leurs homologues de l’internat des filles. Il est vrai que le dortoir des grands se situaient au premier étage et qu’il était assez aisé de s’en échapper par la cour de service côté cuisines.

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En été, les deux internats accueillaient des colonies de vacances, souvent des petits citadins du nord de la France, venus profiter de l’air vivifiant du coin de Barr, de ses forêts et de toutes les excursions possibles vers les châteaux ou le Mont Sainte Odile.


L’internat du Buhl ferma définitivement ses portes lors de la mise en service du collège du Torenberg qui accueille 400 élèves dont 30 internes. Toujours propriété de la ville, il est devenu maison des associations.

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L'internat du Bühl

L'hôtel des bains du Buhl - un endroit calme dans un cadre de verdure prisé des curistes

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L'hôtel des bains du Buhl transformé en internat à partir de 1954

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Le bâtiment principal a été transformé en maison des associations

Carrefour rue des Boulangers - rue des Bouchers, autour de 1890.

 

On relève deux groupes d'enfants vraisemblablement encadrés par une institutrice et un instituteur. Tout porte à croire qu'ils occupent alors l'école installée au n°2 rue de l'Eglise, dans un immeuble appartenant à la Ville de Barr (source cadastre 1835).

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La construction de l'école des Vosges en 1891 permettra, avec l'école de la Vallée ouverte depuis 1825, d'accueillir tous les élèves de classes élémentaires dans des bâtiments mieux adaptés.

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(photographe inconnu - collection privée)

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