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Jean HERMANN
l'homme de la tortue ! (1738-1800)

par Christian SCHMITTHEISLER 

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Peu connu des Barrois, Jean Hermann est né à Barr en 1738, fils aîné du pasteur Jean Hermann et de Marie Madeleine Eisenmann. Son père est ensuite nommé à la paroisse actuelle du Temple-Neuf à Strasbourg où la famille s’installe. 


Élève au Gymnase, puis étudiant à la Faculté de médecine, il s’intéresse dès son jeune âge à l’histoire naturelle, dont il donne des cours privés dès 1764.

 
En 1769 il épouse Frédérique Cléophé, fille du médecin Samuel Frédéric Koenig et de Catherine Cléophé Kuntz, dont il a deux enfants : Jean Frédéric en 1769 et Frédérique Christine Dorothée en 1771.

 
Le ménage est paroissien de Saint-Nicolas et loge quelques temps dans la maison zum Hanekrote (au Cri du Coq), 9 place Saint-Thomas.

Médecin, leur fils Jean Frédéric meurt du typhus à l’hôpital militaire en 1794, ruinant les espoirs de son père. Il a eu en effet le temps de se faire connaître comme zoologiste.

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Jean Hermann, médécin et botaniste

Sa carrière

 

En 1769, Jean Hermann est nommé professeur extraordinaire de médecine, avant d’obtenir en 1779 la chaire de philosophie, en 1782 il devient titulaire de pathologie, puis en 1784 il reprend la chaire de chimie, matière médicale et botanique, et enfin en 1794, dès l’ouverture de l’Ecole de Santé, il obtient la chaire de botanique et matière médicale.

Son cabinet abrite des collections exceptionnelles, notamment de zoologie, minéralogie, botanique, mais aussi une bibliothèque riche de 20000 ouvrages rehaussés de nombreuses notes manuscrites.

 

Sa carrière est interrompue en 1792 par la suppression de l’Université. L’ouverture en 1794 de l’École de santé lui permet de reprendre ses cours, tout en enseignant les sciences naturelles à l’École centrale du Bas-Rhin à partir de 1795. Privé de laboratoire, il conduit ses expériences dans sa cuisine.

Son oeuvre

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Hermann dirige en outre le jardin botanique. de Strasbourg. Celui-ci est menacé de fermeture par l’administration de la ville durant la Révolution, il n’a dû son salut qu’à l’opiniâtreté d’Hermann qui lui consacre toute sa fortune.


Son œuvre la plus importante paraît en 1783 sous le titre de Tabula affinitatum animalium... cum annotationibus ad historiam naturalem animalium augendam facientibus. (classification des vertébrés) 
« Observationes zoologicae quibus novae complures » est publié en 1804 à titre posthume.


En relation épistolaire avec l’ensemble du monde savant de l’Europe, il est élu membre de nombreuses académies étrangères et, en 1796, membre associé non-résident de l’Institut national. 

On lui attribue d’avoir épargné sous la Révolution la destruction des statues du portail de la cathédrale qu'il aurait enterrées au jardin botanique, et qui furent restaurées plus tard à l’initiative de son frère, Jean Frédéric, alors maire de Strasbourg.

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Sa renommée internationale lui a valu la dédicace du nom de la tortue provençale dite «tortue d’Hermann», qu’il a été le premier à décrire.

Un mannequin en costume de son époque est censé le représenter, assis au milieu de son cabinet de curiosités, mais le Musée expose aussi son buste. Son portrait, gravé par Christophe Guérin, le dépeint sérieux et pensif.

RECONSTITUTION DU CABINET D’HISTOIRE NATURELLE DE JEAN HERMANN

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Le musée est né du rachat en 1804, par la ville de Strasbourg, de la totalité des collections d'histoire naturelle de Jean Hermann (1738-1800). Dès la refondation de l'université de Strasbourg en 1872, celle-ci se voit confier la gestion scientifique et la valorisation des collections. Depuis, elles n'ont cessé de s'enrichir.

La reconstitution du cabinet d'histoire naturelle de Jean Hermann au sein du musée zoologique a été achevée en décembre 1988.

Buste Jean Hermann

Le buste de Jean Hermann au musée zoologique de Strasbourg

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