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Insolite : qui étonne, surprend par son caractère inaccoutumé... !

Sur cette page, nous souhaitons mettre en valeur des choses moins connues, originales, ou encore des détails cachés du patrimoine, parfois même oubliés.   

Les canons de la Caisse d'épargne...

Au mois de mai 1925, le Sénateur Taufflieb informe le Maire Baumhauer qu’il a pu obtenir du Ministère de la Guerre, que la ville de Barr soit dotée de deux canons pris aux Allemands pendant la guerre afin de les installer de part et d’autre du monument aux morts situé devant l’hôpital.
Après un débat animé, le conseil se déclare unanimement contre l'installation de ces canons au monument aux morts, principalement parce que la place y est trop étroite, seuls MM. le Maire, l'Adjoint Taufflieb et le Dr. Wagner étant favorables à cette initiative, sans doute pour ne pas froisser la susceptibilité du Sénateur.

En revanche, le Conseil ne voit pas d'inconvénient à ce que les canons soient placés ailleurs, peut-être près de la caisse d'épargne…

 

Les deux canons offerts à notre ville sont arrivés le jeudi 20 août 1925 après-midi par camion et ont été déposés par un détachement de soldats à la «Sparkasse Allée». Ils serviront désormais d'ornement à notre petite ville, de part et d'autre de la Caisse d'Epargne, et nous rappelleront ainsi toujours les temps difficiles passés. Ils ont déjà été très admirés par la population dixit notre Journal de Barr.

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Ces canons qui devaient symboliser et rappeler la victoire de 1918 n’ont fait l’objet d’aucune inauguration, ni d’aucune cérémonie commémorative. 
C’est par le Journal de Barr, que nous avons pu découvrir qu’ils ont été retirés en toute discrétion le 14 mars 1932. Ils avaient tellement souffert des intempéries qu'ils ne pouvaient plus être laissés en place sans danger pour les enfants qui s'y exerçaient volontiers à l'art de l'escalade. Ils ont été remisés dans une cave de l'école primaire catholique.
Nos recherches nous ont néanmoins permis de les retrouver sur une seule carte postale ancienne dont on peu désormais attester qu’elle date d’il y a presque cent ans !

Le facteur TEUFEL

Originaire de Tuttlingen en Allemagne, Georg Andréas TEUFEL, tisserand de chaussettes, épousa à Barr le 13 août 1878, Marie-Louise JAEGER, veuve d’un livreur de paquets de la poste. La fabrication de chaussettes n’étant pas assez rentable, c’est donc naturellement que Georg Andreas est heureux de pouvoir reprendre l’activité de feu mari de madame. Voilà qu’il se retrouve facteur, livrant le courrier à Valff en mars 1884 …

A Barr habite un facteur qui porte le doux nom de "Teufel". Ce facteur assure le service postal d'une commune bien connue en Alsace pour ses fermes cossues, ses énormes betteraves et son tabac savoureux. 
Dernièrement, Teufel a apporté une lettre d'une vieille femme qui y habite. Tôt le matin, alors qu'elle était encore au lit, il frappe à la porte.
„Wer ist Draußen? demanda la paysanne à sa servante.

 

„Der Teufel ist da“ , lui répondit-elle.
 

Et la pauvre femme s'écria : „Allmächtiger Gott, jetzt will mich der Teufel hole und ich habe noch erst vor zwei Tage gebeichtet!“

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1923 Liaison Barr - Mont Sainte Odile

Une nouvelle liaison automobile Barr-Mont Sainte-Odile

Barr 18 juin 1923
Une nature grandiose, une histoire chargée et une multitude de légendes entourent merveilleusement le Mont Sainte-Odile, si apprécié et si fréquemment visité, au pied duquel s'étend la charmante petite ville viticole de Barr.

Aujourd'hui, les deux lieux sont encore plus proches l'un de l'autre grâce à une nouvelle liaison automobile régulière. Monsieur Joseph Schürr, un enfant de notre cité, a fait l'acquisition d'un nouvel autocar de 15 places, qui fera trois allers-retours quotidiens vers le sommet et trois vers la vallée. Pour le trajet inaugural de cette voiture, l'entrepreneur avait invité Monsieur le Maire et les deux adjoints de la ville, ainsi que les présidents de nos associations locales. La voiture, ornée de roses et de petits fanions, a traversé la belle vallée de Barr et remonté la route de montagne jusqu'au lieu sacré auquel les différentes peuplades et populations ont donné leur empreinte historique particulière. Dans le pavillon, autour d'un bon verre de vin, Monsieur Schürr a expliqué dans une allocution les motivations qui l'ont poussé à créer cette nouvelle liaison. Monsieur le Maire Henri Baumhauer a salué la nouvelle initiative, qui ne peut être que bénéfique pour Barr, et a souhaité bonne chance à l'entrepreneur.

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Au mois de mai 1923, l'entreprise de transports Wingert inaugurait une liaison régulière Barr - Mont Sainte-Odile. Quelques semaines plus tard, M. Schürr suivait son exemple.

La voiture part tous les jours de la gare de Barr, à 8h30, 11h00 et 14h30, pour rejoindre les hauteurs du Mont Sainte-Odile. Elle arrive à la gare à 10h15, 14h10 et 17h00 en provenance de la hauteur. Le prix de la montée est de 6 Fr. et celui de la descente de 4 Fr. par personne.

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Strassburger neueste Nachrichten 20/07/1923

La famille Stey

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La famille Stey, héritière d’une fameuse dynastie du cirque depuis 1618, célèbres funambules « Seildanzer », s’est produite sur la place de la mairie en 1913. La corde raide avait été tendue de la mairie au restaurant du Brochet. Les funambules accomplissaient leurs acrobaties sans aucun filet de protection.
Madame Trawitz, qui habitait l’immeuble de la Folie Marco était tellement impressionnée par leurs exploits qu’elle demanda à l’empereur Guillaume II de leur offrir un filet de sécurité.

 

La famille Stey, qui vivait en Moselle fit baptiser l’une de ses filles à Phalsbourg alors que les parents et l’enfant étaient juchés sur un fil et que le curé était perché sur la grande échelle des pompiers de la ville.

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Le plus célèbre de la famille, Charles Stey, qui portait le nom d’artiste d’Elleano, est déjà un artiste accompli à 30 ans : sauts périlleux, pyramides humaines, acrobaties sur vélo, montée avec moto sont maîtrisés avec un talent abouti.

Mais, pour se démarquer, Elleano, à 36 ans, se lance dans la traversée des grands fleuves : il a été le premier, en 1951, et le seul sur une aussi longue distance, à traverser la Tamise sur un fil. A l'arrivée, l'artiste est emporté par la foule enthousiaste, au grand dam de la reine, venue le féliciter… Il n'a réapparu que 48 heures plus tard, au volant d'un roadster Mercedes Excalibur, après avoir fait la fête avec des étudiants et des artistes.Puis ce seront les traversées de la Seine à Rouen, du Rhin entre Strasbourg et Kehl, de la Loire à Orléans, du Rhône à Arles et pourtant, il ne savait pas nager !

 

Victime d’une chute dans les années 60, il met un terme à sa carrière, mais 10 ans plus tard, à l’âge de 73 ans, dans le costume de ses 25 ans, il réussit la traversée du bassin du canal à Saverne, ainsi que la traversée des rochers du château du Haut-Barr.Son secret : il n'avait pas la tête dans les nuages !

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Les dangers de l’hiver !


Dans le cadre de la loi Montagne, la préfecture du Bas-Rhin a récemment publié la liste des communes concernées par l’obligation de détenir des chaînes ou d’équiper les véhicules de pneus hiver en zones montagneuses à compter du 1er novembre 2021.

 

Le territoire de la commune de Barr est concerné par cette obligation.
Pour rappel, les véhicules devront soit être équipés de quatre pneus hiver, soit détenir dans leur coffre des dispositifs antidérapants amovibles (chaînes à neige métalliques ou textiles) permettant d’équiper au moins deux roues motrices.


Ce malheureux chiffonnier et récupérateur de métaux n’avait pas jugé utile de prendre ces précautions.
Bien mal lui en prit, lorsque son véhicule qu'il pensait maîtriser malgré la neige et le verglas, dévala le « Kàtzebùckel » et faillit finir sa couse dans la Kirneck, ce malgré un freinage désespéré.

 

Le chauffeur est sorti indemne de sa cabine,

mais des moyens considérables furent engagés pour le sauvetage périlleux de l’engin qui risquait à tout moment de basculer dans le lit glacé de la rivière au risque d’être englouti à tout jamais par les flots déchaînés!

 

A bon entendeur…

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(Photo R. Flecksteiner)

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Quel surnom ou sobriquet portent les Barrois ?

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Les Alsaciens ont un sens de l’autodérision légendaire qu’ils expriment à travers une chanson bien connue du folklore local «D'r Hans Im Schnokeloch»
 

De même, ils montrent un esprit taquin à l’égard de leurs voisins qu’ils affublent de surnoms ou sobriquets plus ou moins irrespectueux.


Ainsi les «Français de l’intérieur» sont des «Hàse» ou «Hàsebock» 
Pour les Alsaciens, les Lorrains sont des «Peckser»

 
Plus près de nous, les Obernois sont des «Senftbüsch», les Gertwillerois des «Zünnehüpser», les Andlaviens des «Hille» et à Eichhoffen ce sont des «Schnake».

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Les origines de ces surnoms restent très obscures mais elles résultent probablement de quelques querelles ou litiges ancestraux oubliés depuis.

Dans ce registre, les Barrois ont été particulièrement gâtés avec un florilège de surnoms et autres qualificatifs…


Commençons par le «Sührmellichbüsch» qui rappelle la pauvreté de la population ouvrière qui se nourrissait principalement de lait caillé.


Plus connus sont les sobriquets de «Bankrottebückel» ou «Bankrottebürger» qui se réfèrent au passé industriel de notre cité et son déclin ou alors une vieille dette d’argent qui n’aurait pas été honorée...

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Lohkästreppler

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Pour notre part nous retiendrons que les Barrois sont des «Lohkästreppler».


Ce sobriquet nous vient de l’industrie du cuir qui jusqu’au 19e était tanné à l’écorce de chêne ou de châtaigner. Le résidu d’écorce moulue qui en résultait après tannage ou «Loh» était récupéré sous forme de mottes, puis compacté dans un moule, le «Lohkäsring», qui se présentait sous la forme d'un anneau en fer forgé muni de deux anses, haut de 4 cm et mesurant 18 cm de diamètre.


Une fois qu’elle était bien piétinée, cette motte ressemblait à une meule de fromage ou «Käs» : C’est ce qu’on appelait le «Lohkäs» qui pesait en moyenne 400 à 500 g.


Les petits Barrois qui rappelons-le travaillaient dès l’âge de 12 ans étaient employés à la confection de ces Lohkäs : Chaussés de sabots spéciaux, à surface inférieure plane et sans talon, les mains agrippées à une barre de bois, ils piétinaient «trepple» plusieurs centaines de mottes par jour.


Après démoulage, les «Lohkäs» étaient disposés légèrement espacés sur des rayons de lattes jusqu’à leur séchage complet. Ils étaient ensuite vendus comme combustible de chauffage bon marché un peu à la manière des briquettes que nous avons connues plus tard à l’époque ou le charbon était roi.

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Circuits courts et empreinte carbone...

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Les circuits courts suppriment ou limitent les intermédiaires. Ils renforcent la confiance avec la traçabilité des produits, soutiennent des produits locaux et de saison et assurent un juste prix tant pour les producteurs et productrices que pour les consommateurs et consommatrices.

 

Que des avantages en somme, mais rien de neuf par rapport à ce que nos anciens pratiquaient déjà il y a un siècle et de surcroît par un moyen de transport tout à fait écologique. 

Carte postale Chr. Guth

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Métier d'autrefois

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Cette très belle photo qui date environ de 1910 nous présente un métier disparu.

 

M. Adolphe Hilger, accompagné ici par son épouse Caroline (Lina) Trautwein, exerçait le métier de scieur de bois à domicile. 

Avec son attelage, il se déplaçait de maison en maison et de ferme en ferme pour débiter les bûches de bois de chauffage au format voulu par le client.

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Sa scie à ruban est animée par un moteur monocylindre à 4 temps fonctionnant au pétrole ou à l'alcool.

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Les plus anciens se souviennent certainement du vacarme pétaradant du moteur et du grincement strident de la "Säjmàschin".

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(photo confiée par Chr. Guth)

Spectacle de rue vers 1920

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Lors de la grande cavalcade de 1899, une loterie avait été organisée :

il fallait deviner le poids d'un boeuf qui avait été promené dans les rues de Barr pendant la manifestation.

 

Cette photo qui date plutôt des années 1920-1930 a probablement été prise dans la Grand-rue lors d'une autre manifestation à l'occasion de laquelle l'idée de cette loterie aurait été reprise.

Le mouton à droite et le veau à gauche pourraient aussi être des lots..., à moins qu'ils ne soient tout simplement destinés à succomber sous le couteau du boucher ! 

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Si vous en savez plus sur cette photo, n'hésitez pas à nous le faire savoir...

Le Belvédère de la maison de retraite SALEM.

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Peu visible de la voie publique, il faut entrer dans l'enceinte de l'EHPAD, coté parking, pour le voir.

 

Une plaque, apposée sur le mur  extérieur (rue du Kirchberg, près de l'église protestante), témoigne de sa restauration, en 1997, grâce à l'aide de M. Charles HERING. 

 

Nous sommes à l'écoute de celles et ceux qui pourraient nous apporter quelques précisions sur ce petit bâtiment, probablement construit au XIXème siècle, et qui ne manque pas de charme...

 

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Les cartes postales anciennes ont toutes quelque chose à raconter.

 

L'histoire de celle-ci est peu commune: elle a quitté Barr le 27 juin 1904 par le train 487 en direction de Strasbourg, avant d'être acheminée via Paris, Le Havre, New York, puis distribuée le 6 juillet 1904 à Pittsburgh en Pennsylvanie.

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Elle a réapparu en 2019 dans la boutique en ligne d'un marchand de cartes anciennes de Las Vegas dans le Nevada avant de rentrer à Barr (par avion cette fois) en mai 2019 soit 115 ans plus tard.

 

Au total elle aura parcouru plus de 20.000 km !

Carte postale postée le 1er janvier 1900 à 0h00, par le Docteur Hecker et son épouse Mathilde, née Degermann, à l'attention de leur fils Gustave.

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"Réunis autour d'un bol de vin chaud vide nous nous souhaitons les uns aux autres une bonne et heureuse nouvelle année et mettons cette carte à la poste au dernier coup de minuit du siècle qui s'en va. Pluie horrible et orages avec éclairs et coups de tonnerre."

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Le Docteur Hecker fut maire de Barr, de 1912 à 1915 et de 1918 à 1920. Il est l'auteur de deux ouvrages historiques qui font encore référence de nos jours : "Die Stadt Barr" (la Ville de Barr) et "Die Herrschaft Barr" (la Seigneurie de Barr), parus en 1911 et 1914. 

La Kirneck vue depuis le parking Stahl.

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Aujourd'hui un petit cour d'eau paisible et limpide, c'est la Kirneck qui, au XVIIIème siècle, a attiré les nombreux tanneurs. Dépourvue de calcaire, son eau était particulièrement adaptée aux process de tannage du cuir, mais on y déversait aussi les résidus, ce qui entrainait une pollution importante.

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Jusque dans les années 1960, une puanteur quasi permanente se dégageait de la Kirneck, sur tout le long de son parcours barrois et plus particulièrement au niveau du Pont de la Couronne (Kronebruck), à l'intersection des rues de la Kirneck, des Boulangers et Taufflieb. 

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Souvent interpellé par les habitants mécontents, l'un des industriels se plaisait à répondre : "Wann's emol in Barr nimm stenkt, no stenkt's en Barr !" (le jour où ça ne puera plus à Barr, ça puera pour les Barrois). 

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Les nombreuses améliorations apportées dans le tannage du cuir vont heureusement atténuer puis totalement supprimer ces nuisances qui, toutefois, auront perduré plus de deux siècles...

Fenêtres murées d'un vieux bâtiment donnant sur la Kirneck (probablement de la tannerie Adolphe DIETZ aujourd'hui partie de la tannerie Dergermann), vues depuis le parking Stahl, de la rue du Collège. 

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En 1678, la maison commune de Barr (actuel 5 Terres, en face de la mairie), brûla et fut reconstruite en 1685.

 

On y ajouta alors une petite tour dans laquelle on installa une cloche provenant d’un fondeur bâlois et qui prit le nom de « Schwyzer-Gloeckel» (cloche suisse). En 1793, l’ensemble fut transféré au château voisin (actuelle mairie).

 

La cloche, refondue à Strasbourg en 1852, allait, deux siècles durant, marquer les moments importants de la vie de la cité… Pour les Barrois, elle reste le « Schwyzer-Gloeckel», malgré sa refonte. 

 

Ainsi, elle nous invitait quotidiennement à nous rendre à l’école, annonçait les décès dans la commune ou encore, une fois par an, sonnait l’arrivée du cortège de la fête des vendanges, pour n’en citer que quelques-uns.

 

Elle est toujours là et attend, peut-être, que l’on reparle un peu d’elle… !

Nous sommes en novembre 1918. Barr est redevenue française depuis quelques heures à peine.

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Sur le Pont de la Couronne (rue Taufflieb, croisement rue de la Kirneck), un groupe d'enfants se réunit après avoir délogé les bustes de l'Empereur Guilllaume II et de l'Impératrice d'Allemagne de leur emplacement à la mairie.

 

Ils posent pour une photo souvenir, devant les bustes qu'ils viennent de barbouiller de confiture...

 

Les deux effigies  seront, dans la foulée, jetées dans la Kirneck !

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L'adolescent avec sa casquette, sous le buste de Guillaume II, est Louis HUMMEL qui tiendra, par la suite, un commerce de tapissier-décorateur, place du marché aux Pommes de Terres (sucesseur Alfred Schwob, son gendre). 

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